En temps de crise, le chemin entre le déni de l’entreprise et les licenciements est souvent court. Les entreprises peuvent dissiper des inquiétudes concernant l’impact économique potentiel de Covid-19. Il est évident qu’un réflexe de réduction des coûts est compréhensible. Avant d’annoncer des licenciements massifs, on doit envisager ces mesures en premier lieu.
Communiquer ouvertement
Des dirigeants pensent que s’ils admettent que l’entreprise traverse une période de turbulences, elle fera fuir ses meilleurs employés. L’hypothèse est que ces employés s’inquiéteront moins si la direction tient leur carte près de leur poitrine. Certains secteurs de l’économie sont déjà touchés par les changements de comportement des consommateurs, suite à ce virus. Un ralentissement dans certains secteurs de l’économie et une incertitude accrue pourraient également avoir des répercussions sur son entreprise.
Cependant, il faut être clair, au niveau des employés, sur la santé financière de l’entreprise. On ne doit pas communiquer des déclarations vides de sens. Ces déclarations peuvent être déroutantes, et même contre-productives lorsque les gens s’inquiètent pour leur emploi. Il vaut mieux qu’on soit précis. Il faut préciser que les dirigeants donnent la priorité aux décisions par rapport à d’autres changements plus lents.
Envisager des idées d’externalisation ouverte avec les employés
Il peut être écrasant d’ouvrir la voie aux idées des employés sur ce que l’entreprise devrait faire. On peut craindre qu’ils soient mécontents si leurs idées ne sont pas retenues. On peut également craindre que demander leurs idées signifie qu’on a moins de contrôle. Mais l’externalisation ouverte n’est pas forcément l’équivalent du chaos. Il est essentiel de leur demander d’exprimer leurs idées. En leur montrant le souci de ce qu’ils pensent, on obtiendra une plus forte adhésion aux initiatives privilégiées.
Pour lancer ce processus, les dirigeants doivent proposer une structure en précisant l’intention de donner la priorité aux initiatives, dont :
- Les exigences en matière de capital sont moins élevées
- Le profil de risque est moins élevé
- L’impact positif sur la trésorerie est avéré
- Les chances de sauver des emplois sont plus grandes
Examinez toutes les options
Avant de procéder à un licenciement, il faut examiner les possibilités non-évidentes de réduction des coûts. Une semaine de travail de quatre jours réduira les coûts de personnel. Certains employés pourront accepter de travailler à mi-temps s’ils savent que cela permettra de sauver des emplois. On peut également leur offrir la possibilité de prendre un congé sans solde s’ils le souhaitent. Considérer ce congé comme un « congé sabbatique » peut contribuer à faire disparaître une partie des stigmates de l’absence. En fait, certains accueillent favorablement ces options et regrettent de ne pas les avoir toujours eues. En indiquant clairement l’objectif primordial d’éviter les licenciements, les employés sont prêts à faire les sacrifices personnels inhérents. On doit envisager de ralentir les baisses de salaire pour les échelles de salaires inférieures. Cela permet de protéger les employés les plus vulnérables.